intégrer ou pas

Grand monstre poilu a complètement changé en un an depuis qu'il est dans une classe spéciale avec des curriculums spécifiques à ses problèmes. J'ai mis beaucoup de ces changements sur le passage vers l'adolescence mais, si je suis honnête avec moi-même, il est fort possible que ces changements soient dus à la diminution de la pression sur ses épaules. I

Voici donc mon 5 cents sur le débat on intègre ou pas les enfants en difficultés d'apprentissage.

J'étais contre les classes spéciales. Viscéralement contre. La première fois qu'on m'en a parlé, j'ai réagi de façon épidermique. Pas question. No way José! Sa seule consolation sont ses amis à l'école. La neuropsychologue m'a gentillement fait la remarque: «est-ce que vivre des centaines de petits échecs chaque jour est plus grave ou moins grave que vivre un grand changement en changeant d'école.» Merde. Je savais que je projetais mes bibittes. J'ai déménagé aux trois ans toute ma vie avec tous les changements que cela impliquent: nouveaux amis à se faire, nouvelle école, adaptation, etc.. Cet argument n'a pas tenu longtemps.

Il restait le plus important: une éducation à rabais. Est-ce que la qualité de l'enseignement sera la même dans une classe spéciale? Apprendra-t-il la même chose que ses amis dans des classes régulières? Toujours pas rassuré sur ce point. C'est sûr que ces enfants ont un long chemin à parcourir pour rattraper les autres. Cela fait tellement longtemps qu'ils ne comprennent rien!

Au début de l'année scolaire 2007, il avait la lecture en aversion. J'avais beau donner des récompenses par petits livres lus, cela ne marchait plus. Aujourd'hui, il lit des livres à son frère avant de se coucher.

L'écriture était illisible. Les caractères étaient formés de façon irrégulière, dépassant les lignes. Aujourd'hui, ce n'est pas encore une grande victoire, mais c'est lisible. On espère qu'avec un nouvel ordinateur subventionné par le gouvernement et le logiciel Word Q, cet aversion à l'écriture s'amenuise un peu. L'ordinateur étant toujours plus le fun que le crayon...

En français, ses notes sont maintenant de 80 en lecture et de 70 en écriture.

En mathématique, il est dans le groupe fort de sa classe, mais c'est sa matière forte depuis le début (sauf pour les problèmes écrits qui demande de trouver la bonne formule mathématique...).

Le reste: ils apprennent les sciences, les arts dramatiques comme les autres.

Sera-t-il capable de continuer au secondaire? Oui, dans une classe spéciale. Je l'incris à Vanguard
Va-t-il dans une classe spéciale parce que son éducation a souffert du manque d'exigence, d'une version édulcoré des connaissances nécessaires au primaire? ou bien va-t-il dans une classe spéciale parce que son handicap l'empêche d'apprendre comme les autres? Que ces classes, faites sur mesure pour ses besoins, sont sa meilleure porte de sortie car autrement, il ne vivra que des échecs?

En quatrième année, dans un classe ordinaire, il était dépressif, peu communicatif. Ne levait jamais la main pour répondre. Passait la journée à attendre après le professeur pour une explication supplémentaire.

En cinquième année, dans une classe spéciale, il est bien dans sa peau, plus sûr de lui. Même les gens qui ne le voit pas souvent m'en font la remarque. Il lève la main pour répondre aux questions. Il a le soutien dont il a besoin pour faire ses travaux.

Même si je ne suis pas à l'aise avec les classes spéciales, elles sont LA solution pour Grand monstre poilu. Je crois que c'est une décision qui doit être faite dans le meilleur intérêt de l'enfant et non pas dans le meilleur intérêt des professeurs ou d'une commission scolaire. Je ne crois pas qu'il faille des critères rigides pour déterminer qui y va et qui reste en classe régulière car chaque cas est différent. Il faut se pencher sur chaque dossier, discuter avec des professionnels, avec les parents et avec le principal concerné. Il y a des cas où les bénéfices de rester en classe régulière sont plus importants que la classe spéciale. Et si ce concept dérange les professeurs et leur syndicat... Eh bien, endurez! C'est eux qui compte le plus.

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