Vie de famille

J'aime la vie en famille dans les petits moments qui ne disent rien à personne à part ceux qui vivent le moment. Genre...

Nous sommes à table et je demande à mes enfants ce que le Père Noël apportera comme cadeau. Il faut d'abord dire que Petit monstre poilu est encore un croyant à 7 ans ( on se dit que c'est le dernier Noël alors on en profite en masse). Il nous regarde et dit: deux dinosaures téléguidés. Ils ont vu les annonces de ce dinosaure dans des pubs. Il rugit, bouge et il a l'air cool, me dit-il. Il est aussi à 149$ le dinosaure!!!! Le Père Noël commence à penser que 300$ pour des jouets, c'est un peu cher... Ma réponse fut: «Tu sais Petit monstre poilu, ton jouet est très cher et le Père Noël a un budget à respecter pour arriver à donner des cadeaux à TOUS les enfants de la terre. On pourrait choisir quelque chose de plus raisonnable?» Il me regarde et réfléchit: «Oui mais Maman, le Père Noël ne paie pas pour les jouets. Il a des lutins qui font les jouets, cela ne coûte rien!» %$&&?!?"!?(*/)&/&

Il n'est pas chanceux, il est né le dernier. Mes premiers Noël avec Grand monstre poilu étaient magique pour lui car je me fendais en quatre pour trouver le jouet demandé! Le premier Noël de la tradition, il voulait une peluche dinosaure (je sais c'est un thème récurent chez nous!. J'ai malheureusement attendu à la dernière minute et il n'y en avait plus dans les magasins de Montréal (j'en avais fait plusieurs). Je suis allée jusqu'à Rosemère un 23 décembre pour le récupérer!

La deuxième année, il veut une autre peluche dinosaure car la première s'ennuie toute seule. Pas folle, je cherche rapidement. Je ne trouve rien dans la même série. On m'apprend que la compagnie a décidé de refaire ses modèles et qu'il ne seront pas disponibles avant longtemps. Je panique, le Père Noël ne peut pas manquer son coup! Je trouve le fabricant et son site Internet. Je trouve sur le site le distributeur canadien et je prends une chance, Au bout du fil, une secrétaire extrêmement compréhensive, et sûrement mère de famille, comprend mon problème et accepte de m'envoyer le fameux toutou pour la moitié de ce qu'il m'aurait couté en magasin! Une autre Noël réussi.

Petit monstre poilu n'a pas eu cette chance vraiment. À 5 ans, il veut une Ds Lite comme son frère, mais Papa et Maman ne sont pas d'accord. Le Père Noël apporte donc un autre jouet avec lequel il est assez content. Le noël suivant, il revient à la charge, mais on le trouve encore trop jeune et il peut emprunter celle de son frère. Pas de DS à Noël. Il finit par ouvrir son petit coeur à sa grand-mère: «Mamie, je ne comprends pas. Je demande toujours une DS pour Noël et le Père Noël ne l'apporte pas. Pourquoi?». devinez ce qu'il eu à sa fête de la part de sa grand-mère?

Je pense que Petit monstre poilu va être déçu pour Noël encore, mais j'ai trouvé ceci qui devrait le consoler...

En espérant que ce ne sera pas LE jouet de Noël comme les Bakugan l'an dernier....

Fin d'une ère


J'ai finalement terminé mon jeu de Fire Emblem sur la Wii. Je n'ose pas compter les heures que cela m'a pris. En générale, je joue une heure environ, après que les enfants soient couchés et que mes tâches ménagères soient terminées. J'étais fière de moi. J'ai réussi à garder la plupart de mes personnages. Faut connaître le jeu pour voir la difficulté, même au niveau facile, on se fait tuer facilement. Alors, je recommençais le chapitre car j'étais tombée en amour avec certains personnages que je ne voulais pas perdre pour les combats futurs ( on est nerd ou on ne l'est pas!).

Je l'annonce donc à Grand monstre poilu.
«J'ai terminé Fire Emblem hier!»
«Maman, cela fait longtemps que j'ai fini moi!»

C'est la première fois que je me fais battre par mes fils dans un jeu vidéo. J'imagine que je vais devoir m'habituer...

Communications conjointes

Ma tendre moitié et moi n'avons pas parlé de la rencontre avant hier soir. On attendait un moment tranquille pour le faire. Laissez-moi vous dire qu'on a tout les deux trouvé l'orthopédagogue pas mal raide. Elle était jeune, sans grande expérience et un peu pressée, mais commencer une rencontre en disant «J'ai un problème avec votre enfant» n'est peut-être pas la meilleure entrée en matière du monde. Grand Monstre en chef se tourne vers moi et me demande: «Étais-tu fâché contre moi pour ma remarque? Je sais que j'ai réagi un peu raide à sa phrase..»
«C'est l'impression que je donnais?»
«Non, c'est juste que tu n'as rien dis, ton visage était neutre. J'ai eu peur d'avoir été trop raide et que tu sois fâchée.»
«Non, je tournais la langue dans la bouche et je me répétais à moi-même un mentra: ferme ta gueule, ferme ta gueule, ferme ta gueule. Cela vaut pas la peine de se fâcher, tu as besoin d'elle plus qu'elle a besoin de toi. Elle a ton fils dans son bureau deux fois par semaine. Ferme ta gueule, ferme ta gueule. J'essayais d'être diplomatique. Sinon, ce qui aurais sortie aurait ressemblé à ceci: Ne faites-vous pas ce métier pour aider des enfants difficiles et qui ont des difficultés? Vous l'accusez de se décourager vite mais vous avez le même problème. Cela fait trois semaines que vous le voyez. Vous êtes sûre de votre vocation?»

Des fois, on est mieux de se taire. Une leçon que j'apprends à l'aube de mes 40 ans. Voyez! On peut apprendre des grimaces à un vieux singe..

Des fois, on s'accorche à la plus petite note d'encouragement possible

C'est la rencontre avec le prof et l'orthopédagogue de Petit monstre poilu hier soir. On a engagé Grand monstre poilu pour garder son petit frère une demi-heure (l'école est à 4 maisons de chez moi avant que vous appeliez la DPJ!). Je me suis tournée vers mon conjoint: «J'aimerais cela, des fois, avoir UNE rencontre facile, juste une fois, juste pour voir comment on se sent comme parent quand ton enfant va bien partout!»

Mes enfants sont merveilleux, je ne les échangerais pas pour tout l'or du monde, mais cela ne veut pas dire que, des fois, je trouve lourd d'être leur mère. Mon Dieu, c'est horrible de dire cela! Mais je me suis promis que je serais sincère avec moi-même et avec les autres dans ce blog pour que les autres parents sachent qu'ils ne sont pas seuls à avoir les mêmes sentiments. C'est aussi pourquoi je reste anonyme (relativement en tout cas).

Comme prévu, la rencontre avec l'ortho a débuté sur les chapeaux de roues... Première phrase ou presque: «J'ai un problème avec votre fils». Cela commence bien. On est des vieux de la vieille, on laisse parler et on fini par comprendre qu'elle a de la difficulté avec sa difficulté à se concentrer et quelque fois, Petit monstre poilu fait des crises quand il ne comprend pas en plus de se décourager très vite. OK. on signe le plan d'intervention appelé dans nos écoles de PIA. Une longue liste d'apprentissage que Petit monstre poilu doit acquérir, qu'il ne réussit pas et qu'il devrait maîtriser. Au suivant.

Au tour du professeur maintenant. Il prend la peine de faire de la récupération avec Petit monstre poilu deux à trois fois par semaine après les cours et travaille avec lui sa phonétique. Il est optimiste, il adore notre fils. Il avoue avoir été ferme avec lui au début car Petit monstre poilu ne voulait pas travailler. Mais on l'a rassurer, on est d'accord avec la fermeté. Selon nous, les enfants comme les nôtres ont besoin d'un cadre strict, dans lequel ils peuvent s'épanouir car les règles sont claires et ils les comprennent. Il est encourageant, un baume de fraicheur sur mes plaies.

De retour à la maison, on a félicité Petit monstre poilu pour ses efforts constants, sa persévérance et ses accomplissements. Après, on s'est regardé. «On va essayer de ne pas faire une montagne avec cela. Pour le moment, on ne peut rien faire, m'a-t-il dit.» Facile à dire, pas facile à faire.

Cartes et autres activités masculines...


En tant que mère de deux petits garçons et nerd finie, je suis de corvée pour l'achat de jeux électroniques ou autres activités de ce genre. Leur papa est brillant dans certains domaines mais sa capacité de jeux est limitée à Pac-man sur l'ordinateur familial.

Je suis également maintenant de corvée pour les jeux de cartes genre Chaotic ou Pokemon. Vous savez ces paquets de cartes en vente chez le magasin de vidéo du coin ou aux dépanneurs...? Auparavant, mes fils jouaient en inventant leur propre règle. C'est magnifique pour le développement de l'imagination mais cela se fait souvent au dépend du plus jeune qui perd, tiens-donc, très souvent et n'a jamais la chance de gagner.

J'ai trouvé un endroit qui nous apprend à jouer selon les règles (vraies et inchangeables en cours de route). Je pense avec ma naïveté de mère que mon plus vieux serait heureux d'apprendre, mais non, il résiste! Il aime jouer avec ses propres règles. C'est sûr, il gagne tout le temps! Pour gagner la discussion, je lui ai offert ce compromis: nous y allons, nous apprenons le jeux à trois et ensuite, Maman acceptera de faire des parties avec toi (je refusais avant de le faire, je déteste jouer avec des règles qui sont n'importe quoi!). OK, dit-il.

Nous y sommes allés la semaine dernière pour apprendre. C'est relativement simple et, Oh bonheur!, cela implique quelques notions de mathématique ce qui réjouie la mère en moi. Évidemment, la salle est pleine de petits et grands garçons. la seule femme a l'horizon est visiblement un mère comme moi qui dépose son rejeton. Aussitôt que nous sortons nos paquets, une bande de jeune nous demande de voir nos cartes et examine religieusement chaque attribut. Très vite, on veut échanger des cartes. C'est là que l'adulte est mieux d'être là et de veiller au grain. Comme l'adulte, moi en l'occurrence, ne savait pas de quoi elle parlait, j'ai préféré ne pas faire d'échange. J'ai compris en faisant des recherches combien la décision était sage!

Le monde des cartes exerce une certaine fascination car il est assez difficile de comprendre pourquoi quelqu'un paierait 90$ pour une carte chaotic de Chaor( vu sur ebay!). J'étais très heureuse d'avoir fait l'exercice de regarder sur les sites Internet avant de faire un tel échange car nous avons justement la carte Chaor! Et là vient tout un dilemme. Je le laisse jouer avec la carte comme c'était une carte ordinaire? Je place le tout dans un abris en verre temporisé à l'abri des doigts sales qui baisse la valeur de l'objet? J'ai soudainement l'impression de vivre le film Histoire de jouet 2 où un collectionneur vole Woody pour le vendre à gros prix à un musée japonais.

À la place, j'ai décidé de le laisser utiliser la carte dans les tournois. Il doit faire attention, c'est sûr, et il est hors de question de l'échanger. De toute façon elle appartient à son petit frère qui finalement n'aime pas beaucoup jouer, il préfère collectionner. Elle brise? C'est pas si grave, c'est une carte après tout...

En passant...

J'ai oublié de l'écrire il y a deux semaines, mais j'ai reçu la réponse à ma demande de soutien pour enfants handicapés (voir ici). L'infirmière du dossier m'a téléphoné au début du mois de novembre pour m'annoncer qu'il était refusé car un peu trop fort en mathématique. Ce qui le coule (?!?!?) c'est qu'il peut additionner et soustraire, multiplier et diviser sans trop de problème. Cela veut dire qu'il peut faire 2X6 sans avoir à demander de l'aide ce qui hausse sa moyenne en mathématique, mais il ne peut pas résoudre un problème posé comme cela: un garçon a un panier plein de pommes. Il en donne trois à ses deux amis. il lui est reste deux. Combien avait-il de pommes au départ?

J'attends la lettre officielle pour demander une révision. Je vous tiendrai au courant.

Au moins la réponse était claire...

Discours de fonctionnaire

J'ai reçu une bonne nouvelle la semaine dernière qui a viré rapidement en cauchemar. Je sais c'est cliché. Mais c'est tellement cela...

L'école de Petit monstre poilu a eu des sommes pour engager une orthophoniste deux jours semaine. J'attendais avec impatience de savoir si Petit monstre allait pouvoir bénéficier de ses services. J'ai eu l'appel vendredi matin. Oui, elle pouvait le prendre. Oui effectivement il avait besoin d'aide mais j'étais sur une liste d'attente à Raymond Dewar, un institut spécialisé, et cela pouvait poser problème. Elle avait une famille qui venait tout juste de se voir fermer la porte de Raymond-Dewar parce que l'école offrait des services à leur enfant et elle ne voulait pas qu'il m'arrive la même chose. Avant de voir Petit monstre, il valait mieux que je me renseigne.

J'ai fait ni une, ni deux. J'appelle à l'admission de Raymond-Dewar.

Après les présentations d'usage, j'ai posé une question hypothétique. «Admettons que mon fils reçoive des services à l'école, est-ce que vous allez le prendre quand même?»
«Cela dépend de ses besoins, mais si l'école lui donne des services, on ne va pas en donner nous aussi. Par contre, si on donne des services temporaires, alors on peut lui en donner.»
«Donc, si je comprends bien. Je peux prendre les services de l'école en attendant que vous me contacter car je suis sur la liste d'attente et Petit monstre poilu a besoin de service maintenant. Il ne suis pas le groupe maintenant. Il a de l'orthopédagogie deux fois par semaine.»
«L'orthopédagogie ne pose pas de problème car nous n'en donnons pas, mais il ne peut pas recevoir de l'orthophonie à l'école et ici en même temps.»
«Non, je comprends bien. Mais, il peut en recevoir en attendant à l'école jusqu'à ce que vous soyez prêt à le prendre?»
«Cela dépend. On va évaluer au moment où on sera prêt à le prendre.»
«Oui mais en attendant, de façon temporaire, cela ne devrait pas poser de problèmes?»
«Madame, vous cherchez à avoir une réponse claire alors que je ne peux pas en donner une.»
«Vous me demandez de jouer à la roulette russe avec les besoins de mon enfant. Si je prends les services de l'école, il se peut que je perdre vos services mais l'école en donne seulement si elle a les moyens et des coupures dans ces services on a déjà vu cela.»
«S'il a encore des besoins à ce moment-là, il pourra retourner sur la liste d'attente pour avoir des services.»
«oui mais la liste d'attente est d'un an! Au bout de cela, il va falloir tout recommencer à zéro parce que cela va faire un an qu'il attend. Il va falloir refaire une évaluation, donc trois semaines sans services en plus. cela n'a pas de bon sens. Pourquoi est-ce que je ne peux pas faire l'école en attendant d'avoir vos services qui sont plus complets? Je vais avoir besoin d'une évaluation neuropsychologique pour voir s'il a un déficit d'attention ou une dyslexie comme son frère et cela l'école ne peut pas le faire. Cela lui permettrait de ne pas prendre trop de retard.»
«Madame, on ne peut pas gaspiller de l'argent des contribuables sur un enfant en lui donnant le même service que l'école.»

J'ai raccroché. J'ai parlé à mon conjoint qui s'est mis en colère (pas contre moi mais le système). On s'est dit qu'il fallait choisir le meilleur pour Petit monstre poilu et c'est Raymond-Dewar qui va répondre plus globalement à ses besoins. J'ai contacté l'orthophoniste et j'ai décliné son offre. Je me suis levée de ma chaise et je suis allée pleurer dans la salle de bain au bureau. J'ai horreur de me donner en spectacle en public mais cela sortait tout seul. J'ai essayé d'aller à mon cours de yoga en me disant que cela ferait du bien. Je n'ai pas duré trente secondes. J'ai pris une bonne respiration et les larmes ont coulé. j'ai pris mon tapis, je me suis changée, j'ai pris mon manteau et je suis rentrée chez moi. Ensuite, j'ai marché pendant un heure et demi en marche rapide avant de retrouver mes esprits.

C'est difficile à expliquer à quelqu'un qui n'a pas ces problèmes pourquoi une réponse de fonctionnaire vient te chercher comme cela, mais le «gaspiller de l'argent» en donnant des services deux fois à un enfant m'est resté dans la gorge. Une boule de sentiment d'injustice et d'impuissance qui ne voulait pas passer. En allant chercher mon Petit monstre à l'école, je suis passée par le bureau de l'assistante directrice. On a parlé avec l'orthophoniste qui était à l'école. On va contourner le problème. Comme on ne peut pas donner des servies directement à Petit monstre poilu sans le pénaliser, on les donner au professeur pour qu'il puisse aider mon enfant. Mais j'enrage d'avoir à mentir pour que mon fils ait des services adéquats.

La liberté

Quand on est un parent d'un enfant handicapé, peu importe l'handicap, on a deux choix. On essaie de le couver le mieux possible pour qu'il subisse le moins de préjudice possible ou on essaie de lui enseigner des façons de se battre contre les préjudices pour qu'il soit le plus libre possible dans ses choix. J'ai choisi la deuxième option. Je ne lance pas la pierre à ceux et celles qui choisissent la première. Je considère cependant que ces enfants vont subir des humiliations, des quolibets et des préjudices même si on est à côté d'eux à tous les jours. Vaut mieux les aider à développer une carapace rapidement.

Une des façons de les aider à surmonter leur handicap est de les rendre le plus indépendant possible. Il reste une question à se poser: ils sont prêt à faire quoi à quel âge?

Un jour, malade comme un chien et le cerveau à zéro, je tombe sur le show Dr Phil, un espèce de thérapiste, ex joueur de football qui donne ses conseils comme un coach de football d'ailleurs. Il avait comme sujet les mères hélicoptères. Ce sont des mères qui couvent leur progéniture comme l'hélicoptère de TVA fait d'une scène d'un fait divers. En contrebalancier, il avait invité une mère et columniste new yorkaise, Lenore Skenazy, qui avait défrayé les manchettes car elle avait laissé son fils de 9 ans prendre le métro de New York seul. De l'autre côté, il y avait une mère qui ne laissait pas ses fils à moins de 3 mètres d'elle en tout temps!!

Je me suis dit qu'il y avait un équilibre entre les deux. Suis-je prête à laisser mon fils de 11 ans prendre le métro seul à Montréal? Non. Est-ce que lui se sent prêt? Hésitation. Si je lui montre comment faire pendant une semaine, il pourrait le faire. C'est moi qui ne suis pas prête. C'est moi son obstacle. Et Papa aussi, quand je lui en ai parlé. À vrai dire, je voulais aborder avec lui l'attente de l'autobus le matin. Pour le moment, on l'accompagne à chaque matin. C'est à un coin de rue avec un brigadier pour traverser, sommes-nous obligés de le faire? SI il est capable de rentrer seul avec sa clé, on peut le laisser partir seul pour attendre l'autobus. Papa s'est senti des relents d'hélicoptères en lui. Ce n'est pas qu'il n,a pas confiance en fiston, il n'a pas confiance dans le service d'autobus, m'a-t-il dit. Ultimement, il n'a pas confiance en son fils de se débrouiller si l'autobus n'est pas là...?

Demande de soutien pour enfants handicapés

Je teste en ce moment la Régie des rentes. IL existe une subvention pour enfants handicapés. C'est le même service que le soutien pour enfants au Québec. C'est relativement facile à faire comme demande. On explique le problème et on fait remplir une partie par le spécialiste. Évidemment, c'est facile pour moi car j'ai tout le monde sous le même toit à l'école.

J'ai envoyé ma demande la semaine dernière. J'ai contacté la Régie aujourd'hui pour voir où était le dossier. On a bien reçu le tout et le service médical examine ma preuve. Le verdict tombera d'ici janvier 2009. Fallait pas être pressé, mettons.

Le soutien pour enfant handicapé est le 167$ par mois. On fait la demande ici. Le gouvernement paiera rétrospectivement jusqu'à concurrence de 11 mois.

Je vous tiens au courant. On m'avait dit que les dyslexiques sont acceptés seulement avec un retard de trois en français (écrit et lecture) et en mathématique. Grand monstre poilu a trois en français mais deux ans en mathématique. On verra si cela fait une grosse différence.

Avant et après

Avant mes enfants, j'aimais les livres intellectuels, la vraie littérature comme disent les critiques, celle où on se pose des questions existentielles.

Après mes enfants, j'ai découvert les livres qu'on lit pour se faire transporter dans un autre univers comme la science-fiction ou le genre fantaisie (la bonne fantaisie, pas celle qui ressemble à des romans harlequin!). Je ne veux pas dire que mon cerveau a ramolli à cause de mes enfants, mais le temps manque pour analyser ce que l'on vient de lire aux trois phrases...Et avouons le franchement, c'est un penchant que j'ai toujours eu. Attention, je fais un «coming out»....je suis une nerd finie qui aime la technologie, les jeux d'ordinateurs ou de console, qui aime les films et les séries de science-fiction. J'aime Fringe, Lost, Star Wars (les vieux plus que les nouveaux), Lord of the rings (fan finie!)etc...Ouf cela fait du bien de sortir cela..

Une chance, mes fils semblent partager mon penchant. On s'amuse donc à voir certains films ensemble. Dernièrement, nous avons vu le dernier Star Wars: Clone Wars. Bof pour maman. On voit bien qu'ils vont dans une direction nouvelle pour un public beaucoup plus jeune...comme mes fils qui ont adoré et se redisent les répliques à tout bout de champs. La série passera à la télévision dès vendredi. Voici un aperçu qui ressemble beaucoup à l'esprit du film.



Au moins, ce n'est pas Chihuahua qui sort cette semaine. Résistez parents, Résistez!

Une chance que..

Une chance que les publicités destinées aux enfants soient interdites par la Loi de la protection du consommateur ( la LOI article 248 et 249) car mes enfants boivent déjà à l'aune de la publicité: «Maman tu devrais utiliser telle crème car c'est pour les filles!» «Papa, j'ai vu qu'il y avait un nouveau rasoir pour les hommes qui est beaucoup mieux!».

Quand les produits sont vraiment destinés aux adultes, c'est tel que tel. Mais les céréales sucrées ou les collations au yogourt genre Yop ne sont pas fabriquées pour les papilles gustatives des adultes! Les publicitaires s'en sortent car ils ont le droit de faire de la pub au plus de 14 ans, mais c'est drôle comme le placement de produit se fait dans les émissions écoutées par les moins de 14 ans!

Cela fait des courses à l'épicerie longue...«Maman, achètes ces céréales, je les ai vu à la tv. C'est bon!» »Petit amour, tu te rappelles la dernière fois que Maman a acheté un produit que la tv disait bon? Tu l'as détesté. Il ne faut pas croire les publicités.» «Oui mais celui-là c'est pas pareil, celui-là est bon!»

Que faire devant la logique d'un enfant de 7 ans? On a beau expliqué jusqu'à perdre haleine, il a fait son idée depuis longtemps. «Non, Maman n'achète pas des collations aussi sucrées. Ce n'est pas bon pour la santé.» «Oui mais Maman, c'est bon pour mon bedon.»

Prochaine étape

Le temps file à une vitesse vertigineuse. Me voilà en train de chercher une école secondaire pour Grand monstre poilu! Enfin, ce n'est pas le même genre de course que mes collègues (voir ancien texte)mais quand même, j'ai le choix entre deux écoles!!! La privée, Vanguard spécialisée en dyslexie, et le public, je ne sais pas trop encore quelle école.

Donc, je ramasse ce qu'il me faut pour Vanguard. Oups! il me manque une info. En téléphonant à l'admission, j'apprends que l'école prend d'abord les références des commissions scolaires, puis ensuite, au mois de mai, contacte ceux qui ont fait leur demande tout seul. Je ne fais ni une ni deux et je contacte ma commission scolaire...pour me faire dire que la CSDM ne fait plus de référence. F-I-N-I. On préfère les garder dans le système. OK, mais où vont-ils? Sait pas. Si cela vous intéresse de le savoir, il faut appeler vous-même l'école secondaire de votre quartier. Si c'est pas elle qui est en mesure de le recevoir, on vous indiquera une autre école. Bonjour l'efficacité! Je me sens en confiance. Si l'école publique prend en charge mon enfant, il sera encadré pas à peu près! On est prêt pour le recevoir c'est sûr...

Ma demande est envoyée à Vanguard aujourd'hui. Il ne sera probablement pas accepté car la dame à l'admission m'a confirmé qu'ils ne prennent pas d'enfants en bas de 13 ans pour le secondaire et Grand monstre poilu n'aura pas atteint cet âge vénérable au moment voulu. J'aurai donc trois choix: ils lui offriront peut-être une place à Vanguard au primaire, il redouble sa 6e où il est présentement (son option préférée) ou il va au public.

Laissez-moi vous dire que la dernière option n'est pas envisagée avec plaisir par ses parents. Si vous voulez les garder dans le système, organisez-vous pour les recevoir comme au primaire, avec des classes précises, des services en place et une structure déjà fonctionnelle. Après tout, c'est un segment de clientèle en croissance qui vient de plus en plus avec des budgets alléchants. On veut garder les subventions dans le système publique. C'est clair que les commissions scolaires voient leur bénéfice. Fine. Mais ce sont des enfants qui ont besoin de services qui ne se trouvent pas à la dernière minute. Si vous ne savez pas où les envoyer, on est mal parti!

Ce n'est pas dans mes habitudes

J'ai créé ce site pour parler des jeunes dyslexiques, mais il y a des causes importantes dans la vie. La culture en est une. Je ne suis pas une gauche du Plateau (quoi que j'y ai vécu!). Je suis restée toute ma vie dans des petits villages, dans les coins les plus reculés du Québec et je suis contre les coupures, contre la censure des Conservateurs.

J'aimerais rajouter que j'ai connu pas mal d'artiste dans ma vie. Seule une minorité vit confortablement sa vie, ceux qui joue à la télé, ceux qui font beaucoup de publicité, par exemple. Ceux qui ont ces subventions gagnent en général moins de 20 000$ par année. Sans ces subventions par de tournées internationales parce qu'ils n'ont pas les moyens. Lâchez-moi les gras durs, Mme Verner! Le fait que vous proclamiez que ce sont des chats gras prouve votre méconnaissance du milieu et votre manque de jugement.

Si les porte-paroles sont vos vedettes préférées, ce ne sont pas les récipiendaires des subventions coupées. Ils sont justes plus visibles parce qu'ils sont connus et ils se servent de cette reconnaissance pour aider leurs collègues moins connus.

Que faire, quoi faire?

Vous connaissez tous le dicton: faites attention à ce que vous souhaitez, vous risquez de l'avoir ? C'est un peu mon cas. J'ai toujours rêvé d'avoir une maison où les amis de mes enfants viendraient jouer, être le point de rencontre de tout le monde, là où c'est cool! Eh bien, j'ai ce que je désire. Dans ma ruelle, c'est mon sous-sol le lieux de rencontre de prédilection. C'était le cas avant même qu'on achète une Wii à nos fils (après une immense vente de garage!).

Voilà que le petit voisin s'amène dimanche avec un ami. Je l'ai su car j'ai vu des paires de souliers différentes devant ma porte patio. Ils étaient entrés directement, sans passé go et sans me le dire...

Ok, me suis-je dit. Faut vivre avec quelques petits inconvénients. La journée continue. Il pleut constamment donc les garçons sont en bas et jouent avec la Wii. Il y a une éclaircie, je veux les envoyer dehors et voilà que le petit nouveau que je ne connais pas rouspète...Ok. On explique les règles de la maison un petit peu, tout le monde va dehors pendant 30 minutes. Le revoilà qui entre dans la maison, seul. Il veut descendre en bas pour jouer, seul, sans mes fils. Euh... non, lui ai-je dit, on descendra quand mes fils voudront entrer et jouer en bas. C'est d'ailleurs ce qui arrive quelques minutes plus tard. Il descend donc avec la gang et j'entends (j'imagine que cela se voulait discret) enfin je peux descendre!

Me voilà donc perplexe et en grande réflexion. Je veux bien que les enfants viennent jouer, mais avec mes fils, pas profiter de leur jeux et au diable le reste. Les enfants ne se sont pas plaints, ils l'ont trouvé gentil d'autant plus qu'il a réussi à les faire avancer grandement dans leur jeu et leur faire traverser des niveaux difficiles. Moi je suis pas certaine de trouver l'attitude acceptable et je n'aime définitivement pas ne pas savoir qui entre dans ma maison...Que faire quoi faire? Il revient ou pas?

La discipline ou la télévision?

Je me suis toujours demandée comment se passait les matins ailleurs? Chez moi, c'est une montagne russe! S'ils ont une partie de Wii intéressante en cours, ils ovnt se dépêcher pour jouer un peu avant de partir. Les vêtements, les dents, le petit dej s'enfilent à la vitesse de l'éclair, pour aller en bas finir la partie. Sinon, c'est le bordel! On s'amuse, on s'agace, on se chicane. Tout sauf s'habiller, se brosser les dents etc.. J'ai pourtant tout essayer,
l'attitude positive: à chaque bon coup, on souligne à gros trait que tu est gentil, que tu es bon! Cela marche pendant quelques jours car ensuite, ils te voient venir avec tes gros sabots...
l'attitude cool: allons allons les enfants, faites plaisir à maman, on se dépêche!
l'attitude matrone de dortoir: vous avez 5 minutes pour tout faire sinon j'enlève des privilèges! Est encore la meilleure mais mon dieu que c'est épuisant de faire cela!
La meilleure avec le plus jeune, qui est de tout façon le plus délinquant... attention Petit monstre, tu vas rater Toc toc toc...

Ça y est je suis une vraie mère imparfaite

Y'a des limites à tout, même à mon amour!

J'aime mes enfants. Je les aime assez pour me taper quelques navets de cinéma de temps à autres pour leur faire plaisir. Mais là c'est assez. Aucun amour ne peut résister à cela: Beverley Hills Chihuahua. Même la bande annonce est un navet! Mes fils ont beau me supplier: «Ils sont tellement cutes!», pas question. Je reste ferme devant leur larme. Il est temps pour eux d'apprendre qu'il y a une limite à mon amour pour eux. Cela forge le caractère!

Cour de sensibilisation des professeurs

Le ministère de l'Éducation semble tenir parole et a organisé des cours de sensibilisation aux troubles d'apprentissage auprès des professeurs. Ma belle-soeur, qui est elle-même professeur au secondaire, a suivi le séminaire. Elle a une perspective différente des autres car j'ai parlé beaucoup de Grand monstre poilu et de ses problèmes en famille.

Le cour présente des vidéos pour expliquer comment le jeune se sent dans une classe où il ne peut rencontrer les exigences avec différents scénarios selon les caractéristiques des professeurs, que peuvent-ils faire, quelles sont les pistes de solution pour que le jeune vivent des victoires de temps à autres. Elle me dit qu'il n'y avait pas un oeil sec dans la classe. Elle, en particulier, pleurait comme une Madeleine. Évidemment, c'est une chose que d'en entendre parler et une autre de vivre quelques minutes dans leur soulier mais c'est déjà un bon pas vers la bonne direction. Le but n'est pas de niveller par le bas l'éducation en classe parce qu'un élève présente des difficultés, mais bien d'adapter les exigences juste pour lui, pour que lui aussi profite du même enseignement que les autres.

Si, même avec des exigences adaptées, il ne peut suivre. C'est qu'il doit se trouver dans une classe spéciale et il faut plus de place dans notre système pour cela. Mais déjà, pour le parent, se présenter devant le prof pour expliquer les difficultés de son enfant et ne pas à avoir à commencer à faire un cour scientifique 101 de la dyslexie simplifie la tâche. On peut passer plus rapidement aux choses plus importantes comme le plan d'intervention et voir avec eux les objectifs que notre enfants est capable d'atteindre.

Si vous êtes intéressé à comprendre les troubles un peu plus, cliquer ici. Le site pointe également vers des vidéos que l'on peut acheter.

Où est l'information?

Hier, lors de la rencontre du nouveau professeur de Grand monstre poilu, nous sommes 6 mères d'enfants dyslexiques assez sévère dans la classe. Je demande si Grand monstre poilu pourra amener son portable en classe pour faire les travaux. Je vois bien que je passe pour la mère de famille riche qui paie un portable à son fils de 11 ans et je glisse en passant qu'il existe une subvention pour leurs enfants pour qu'ils aient le même portable... Une seule mère connaissait le programme et avait déjà fait une demande pour un plus vieux il y a 4 ans. Une seule. Pourtant, nous côtoyons toutes des professionnels du milieu depuis des années. Personne ne connaissait l'information ou personne n'a pensé leur donné l'information. C'est exaspérant! On a assez de misère comme cela à trouver des services et à encadrer nos enfants, on ne va pas se transformer en plus en spécialiste des subventions pour trouver les outils dont nos enfants ont besoin! Il y a quelqu'un à quelque part qui ne fait pas son travail de communications.

Alors voici pour ceux et celles qui me lisent les liens:

La subvention pour ordinateur vient d'une subvention pour fournir des outils aux enfants handicapés. La dyslexie et la dysorthographie sont un handicap quand ils créent un retard dans le cheminement scolaire. Il faut une recommandation d'un spécialiste et du pédiatre. Voici le formulaire et les explications:

Programme d’allocation pour les besoins particuliers – Jeunes

Il existe également un supplément au soutien aux enfants du provincial mais pour l'obtenir, me disait l'infirmière du programme, le gouvernement met la barre très haute. Plus l'enfant vieillit, plus les exigences sont grandes. À 11 ans, comme Grand monstre poilu, il faut un retard de deux ans et demi à trois ans en écriture, lecture et mathématique. Si vous voulez vous essayez, la dyslexie est considérée comme un trouble de langage.

supplément pour enfant handicapé

En espérant que cela aide quelqu'un...

Définitivement des semaines plus faciles que d'autres....

Cette semaine, l'orthophoniste de Petit monstre poilu m'a confié qu'elle penchait maintenant vers un trouble de langage plutôt qu'un retard. La différence? Énorme. Un retard se corrige, un trouble reste. Voyez le portrait?

Je suis une vétéran de la course 200m haies pour les services aux enfants ayant un trouble d'apprentissage. Après tout, j'y suis passé pour Grand monstre poilu il y a à peine deux ans. Je devrais mettre fait une carapace, non? C'est mal connaître le coeur d'une mère. Je traîne ma peine depuis une semaine. Pas de service pour lui à l'école même si c'est un trouble. Pas d'orthophoniste attritrée à l'école donc faut faire venir celle de la CSDM qui ne se déplace que pour les cotes 34. Une cote 34, c'est un dysphasique, un enfant qui a de la difficulté à parler. Mon fils parle, je dirais même qu'il babille constamment à tel point que sa mère lui dit de se reposer la machoire quelques minutes, au cas où elle lui ferait mal. Et vous dire, les orthophonistes se déplacent mais pas pour tous les dysphasiques. Alors mon fils! Il fait parti des enfants à risque, une enveloppe fourre tout qui permet d'escamoter des tas d'enfants qui ont besoin de service sous le tapis. Pour eux, pas de service.

Regardez bien le portrait, vous voyez un iceberg: la partie que l'on voit est toujours plus petite que la partie sous l'eau. Eh bien l'argent que donne la ministre Courchesne ne suffit même pas pour couvrir tous les enfants les plus visibles ( la partie hors de l'eau) comme les dysphasiques, les autistes et autres problèmes très envahissants que l'on insiste à intégrer dans une classe normale. Pourquoi? Parce que cela coûte moins cher qu'une classe spécialisée comme celle de mon Grand monstre poilu. dans une classe spécialisée, il faut DONNER DES SERVICES!!! Alors que dans une classe normale, on peut en oublier quelques uns sans que cela paraît trop dans le bilan financier de l'année.

J'ai un espoir: l'Institut raymond-Dewar qui va examiné son dossier,mais déjà la dame de l'accueil me dit qu'il est limite pour être accepter. Ce n'est pas tout, l'attente pour des services est d'un an.

Ma tendre moitié est journaliste également. À tous les jours, il écrit sur des contrats qui se donnent pour rien pour des évaluations de projets qui ne verront jamais le jour. Des millions de dollars gaspillés par des agences qui tentent de justifier leur existence. Je regarde mon chèque de paie qui s'ampute de milliers de dollars à chaque année en impôt et retenu de toutes sortes. Je regarde mes enfants. Le calvaire que Grand monstre poilu a vécu avant de recevoir des services. La frustration de Petit monstre poilu quand il n'arrive pas à se faire comprendre.

Où je demande mon remboursement?

Que fait-on?

Que fait-on quand on laisse échapper «la puck»? La vie est tellement trépidante en ce moment que Petit monstre poilu n'a pas fait son spectacle de fin de camp hier. Maman n'a vu que 19h15, en pensant que ce serait vendredi, le dernier jour. Elle était seulement soulagée que ce ne soit pas en même temps que l'exposition de photos de Grand monstre poilu qui lui aussi termine son camp de jour. Papa, se sentant déjà coupable de ne pas pouvoir aller à l'exposition du Grand, a reçu un uppercut quand il a appris la nouvelle en allant porter Petit monstre poilu. Il va s'en dire que notre fils est déçu. Il avait passé tout le souper à nous parler de son rôle dans le spectacle! Vous dire à quel point nous nous sentons mal?!?!? On va essayer de se faire pardonner en allant au cinéma voir le nouveau Stars Wars ce soir avec un souper au macaroni au fromage Kraft...

S'il connaissait l'étendue de notre culpabilité en ce moment, on serait dans le trouble.....

retour de vacances

Je suis de retour de vacances depuis une semaine maintenant. J'ai passé un mois avec mes enfants à les redécouvrir dans leurs jeux, leurs chicanes, leurs rires. Ouf! que cela fait du bien. MOn grand devient un pré-ado et démontre déjà des tendances hormonales et mon plus jeune n'est plus mon bébé.

Dans deux semaines, c'est leur retour à l'école. La première année pour Petit monstre poilu (tout ceux qui ont eu un enfant en 1ere ces dernières années sait ce que cela représente de savoir lire et écrire avant Noël!) et la recherche d'une école secondaire pour Grand monstre poilu. Choisirons-nous une école privée spécialisée ou une école publique avec une classe spécialisée?

En attendant que la folie s'empare de ma vie, je profite de ma dernière accalmie avant un bon bout de temps...

Il fallait me déchoquer avant d'en bloguer

Je suis mère d'un enfant dyslexique sévère et d'un autre enfant avec un retard de langage. Je ne suis pas défavorisée (eux non plus par conséquent). Ils ne fréquentent pas une école dans un quartier pauvre. Ils ne sont pas sous stimulés. J'ai une assurance qui me permet de pallier au système. JE suis CHANCEUSE. Je le sais. D'autres le sont beaucoup moins. Mais même moi, avec toutes mes connaissances en recherche de service, avec mon bon salaire et le temps que j'y consacre, je dois arriver à l'évidence. Le système doit faire aussi son bout de chemin. Je ne peux pas être dans la classe. Mon pouvoir s'arrête aux marches de l'école.

Il m'a fallu un mois pour décolérer devant la piètre performance de la ministre Courchesne concernant des nouveaux investissements pour les enfants avec des troubles d'apprentissage. Il n'y a rien spécifiquement pour ces enfants-là ou presque dans son plan présenté au début de juin. Ce sont des mesures qui visent à calmer les syndicats d'enseignements et pallier à des années de coupures de postes d'enseignants pour revenir à des niveau acceptables pour tous. Réduire la taille des classes n'est pas un panacée pour les troubles d'apprentissage. Cela sert à TOUS les élèves. Il y a beaucoup d'enfant qui ont simplement de la misère à l'école qui vont en bénéficier et c'est tant mieux pour eux. C'est navrant que ce soit seulement dans des zones ciblées car les autres écoles aussi ont ces besoins.

On va investir dans de la formation pour les professeurs afin qu'ils puissent aider les enfants avec des difficultés majeures. Ok. Mais savez-vous combien de temps cela prendra pour cela, pour faire le tour des profs? En attendant, ils font quoi? Et cela fonctionne pour ceux qui sont diagnostiqués, ceux qui ont des problèmes et qui n'ont pas accès à des ressources pour trouver le bobo?

C'est là que le système à mal. C'est à l'entrée des services. Pour avoir droit aux services il faut un diagnostic. Pour avoir droit au diagnostic, il faut des spécialistes. Il y a un ou deux psychologues par commission scolaires! Cela a pris 4 mois pour que Grand monstre poilu soit vu par un d'entre elles. Elle a fait un rapport qui n'a pas aidé du tout car elle ne pouvait pas passer le temps adéquat au diagnostic. Donc il fallait recommencer le processus. Plus question de compter sur le système car celui-ci avait fait sa performance et on avait droit qu'à cela. Le temps passe rapidement à défaire des fausses pistes pour se retrouver devant rien à la fin de l'année scolaire. Donc système privé à la rescousse, mais combien de parents n'ont pas les moyens d'un rapport neuropsychologique à 1800$?! On ne parle même pas de service une fois qu'on a le diagnostic pour le moment.

Le système est malade mais il est tellement mal en point qu'il essaie de se «patcher» lui-même et oublie de poser des pansements à ses victimes: les enfants.

Les enfants ne viennent pas avec un manuel d'instruction

Ce serait trop facile. Imaginez la scène: le bébé braille depuis une heure sans arrêt, il est trois heures du matin et vous avez une grosse journée qui commence dans quelques heures...Les deux parents sont penchés sur un livre: «Je l'ai vu hier, il y a une page qui montre comment baisser le son...».

Ben non. On apprend de nos erreurs, de nos essais. On fini par découvrir le pourquoi du pleur et déchiffrer la différence entre celui de 15h qui dit je suis fatigué et celui de 11h qui dit j'ai faim. Puis, vient le moment où on doit dire non. C'est fou le nombre de fois qu'on va le dire dans leur vie. Pour leur plus grand bien, mais des fois, pour notre plus grand bien. Il faut avouer que nous ne sommes pas parfait. Des fois, on est trop sévère, des fois trop permissifs. Le juste milieu est difficile.

Plus ils grandissent et plus la ligne est difficile à cerner. On doit lui apprendre l'autonomie mais en même temps, il faut surveiller, protéger, encore leur apprendre les limites qui sont admises dans la société. On ne parle pas de crottes de nez à table, par exemple. Les pets et les rots ne sont pas si drôles que cela quand on est en visite chez quelqu'un..(c'est fou ce qui est drôle aux yeux d'un petit garçon!)

On fait des erreurs, c'est vrai, mais de là à ce qu'un juge vienne nous dire quoi faire avec nos enfants alors qu'ils ne sont pas maltraités, il y a un pas qu'on ne doit pas franchir....

Au bureau, les discussions sont allés bon train: il était trop sévère, non, les enfants se prennent pour des rois et manquent de respect trop facilement, mais tous étaient d'accord. Les Tribunaux n'ont pas leur place dans la discipline que le parent exerce envers leurs enfants!

On doit respect à la magistrature, mais madame la Juge, vous n'auriez jamais dû prendre cette cause, ni rendre un jugement dans un cas d'autorité parentale. C'est un très mauvais message à lancer envers les parents et les enfants qui vont menacer maintenant de recourir aux tribunaux quand ils ne sont pas contents?

Un moment mère-fils

Alléluhia! L'ordinateur fonctionne! Grâce à un ami précieux dont je préserve l'anonymat pour qu'il puisse passer du temps avec sa famille et non pas régler des cas comme moi à tout bout de champs. Lui sait à quel point je suis reconnaissante de ses bons services! Grâce à lui mon G4 fonctionne comme sur des roulettes. J'ai du abandonner l'idée de lui donner un nouveau processeur mais c'est un petit sacrifice que je suis prête à faire.

Nous resterons dans le thème informatique ce soir en allant acheter le nouveau portable de Grand monstre poilu. Ensemble. Lui et moi. Un petit moment mère-fils. Je sais que c'est habituelle le rôle du papa de le faire mais chez nous, les rôles sont un peu bousculés. Mon homme n'aime pas l'informatique et les jeux vidéos (faut pas croire qu'il est rose mon homme, car ce n'est vraiment pas le cas. ). Un ordinateur doit remplir ses fonctions et au-delà de cela, cela ne le branche pas et il ne cherchera pas de nouveaux moyens pour le rendre plus fonctionnel par exemple. C'est moi qui fait cela. Avec des résultats plus ou moins heureux quelques fois...Il déteste les jeux vidéos, à part quelques jeux d'ordinateur comme démineur par exemple, c'est pour vous dire... Chez nous, c'est moi que les enfants appellent parce qu'ils n'arrivent pas à terminer un niveau à Zelda.

Nous serons donc deux enfants excités ce soir devant la nouvelle machine...

Ah, les joies du gouvernement...

Les enfants avec des difficultés d'apprentissage ont droit à des subventions pour des ordinateurs et des logiciels qui répondent à leur besoin. Oh joie maternelle! Aussitôt dit aussitôt fait, me voilà dans les dédales bureaucratique à essayer de comprendre ce que le département a besoin exactement pour obtenir l'argent.

- Cela prend une prescription de son médecin de famille
- une recommandation d'une spécialiste
- une recommandation de l'école qu'il fréquente
- ainsi que trois soumissions.

Check, check, check, check... sauf que mon médecin a envoyé une lettre à part. Il a fallu que je retourne au cabinet pour qu'elle remplisse la feuille telle quelle. check

Entre le moment où je commence le processus et le moment où mon cas est étudié, il s'est passé quelques mois. De un, je n'avais pas le temps de m'en occuper. De deux, il faut un rendez-vous pour faire remplir la feuille car le médecin doit rencontrer l'enfant et l'examiner. De trois, je me débattais pour le faire entrer dans une classe spéciale de la CSDM. Résultat, j'ai complété le tout il y a deux mois environ à la satisfaction des fonctionnaires.

Je viens de recevoir le chèque. Je suis très contente pour Grand monstre poilu qui pourra s'exercer cet été à Tap'n touch pour apprendre à écrire à l'ordinateur. J'arrive pour magasiner son portable et j'apprends que le traitement de texte Word n'est pas inclus dans les machines PC à l'achat. Pas habituée à cela, moi qui est une Mac finie. À chacun de mes achats, tout était inclut! Déjà installé. Merci bonsoir partez avec la marchandise...

Alors, pour avoir le traitement de texte, je dois avoir une recommandation de son orthophoniste, l'envoyez par télécopieur et attendre le chèque. Car la recommandation initiale ne spécifie pas le besoin d'un traitement de texte de façon précise! Le tout en croisant les doigts qu'il arrive avant la fin de l'année scolaire car le chèque arrive par l'école qui vous appelle pour que vous veniez le chercher et ce, même si le chèque est au nom de votre fils. Si je l'achète à l'avance, on ne remboursera pas!!!!

Non seulement cela, mais je dois faire des pieds et des mains pour avoir un portable qui roule en XP car après ce que j'ai lu sur Vista, il n'est pas question d'avoir cela pour un jeune de 11 ans si des adultes ne peuvent pas le faire fonctionner sans qu'il y ait des bugs à tout bout de champs.

Ne vous trompez pas, je suis heureuse que le programme existe car il aide les parents à faire des achats très couteux: le logiciel spécialisé WordQ vaut 225$ à lui tout seul. Mais des fois, on souhaiterait que le gros bon sens soit un peu plus présent...

Je me prends pour une informaticienne des fois

J'ai toujours eu une passion pour l'informatique. J'ai rapidement adopté Internet ainsi que tous les gadgets informatiques et je fais mes transactions bancaires en ligne depuis des années.

J'ai même tenté dernièrement d'améliorer moi-même mon vieux Powermac G4 que j'adore car il me permet d'utiliser encore OS 9 pour les jeux de mes fils en même temps que Tiger (OS 10.4). C'est parfait pour mes besoins, mais son processeur 400 MHz et son petit disque dur de 30 gig commençait à être serré. J'ai donc acheté comme une grande fille une nouveau CPU, un nouveau disque dur et, tant qu'à me lancer dans les dépenses, une carte USB 2.0 pour moins de 300$US (oui oui, des USA, même avec la douanes et les frais de livraisons, le prix des pièces américaines sont moins chères que celles vendues à Montréal!!!). J'ai tout installé moi-même.

Depuis, je n'ai que des ennuis. À tel point qu'un copain vient me dépanner ce soir car je n'ose plus rien faire. Je sais en gros ce que je devrais faire mais je n'ai plus confiance en moi. Mon conjoint non plus d'ailleurs. Il n'est pas fâché mais disons qu'il aime mieux qu'un «professionnel» s'en mêle.

Je crois que la réforme de mon blog est un peu mieux réussie...Vous m'en direz des nouvelles!

De la visite de loin...


Assise à mon bureau mardi dernier, faisant un peu de présenteisme, je décide de googler une vieille amie pour voir si elle a réussi son projet de vivre à Hawaï comme prévu il y a 4 ans. Eh oui, la voilà professeure adjointe à l'université d'Hawaï en bio informatique. Je lui envoie un courriel. Cinq minutes plus tard, elle est au bout du fil. Elle faisait la même chose en me googlant... depuis Montréal, où elle prépare un conférence en Europe (on est jet-set ou on ne l'est pas!). On décide de diner ensemble.

Au restaurant, j'apprends une nouvelle qui me déboussole complètement. Son fils est également dyslexique, dysorthographique et «dyscalculique» sévère. Nous avons vécu exactement la même chose parallèlement à des kilomètres de distance. Même chose. Mêmes chicanes avec nos fils respectifs lors des premières années, avant de connaître leurs difficultés pour exactement les mêmes choses. Même course pour trouver des spécialistes, même engueulade avec le système. Même incompréhension de l'handicap mais toute la volonté du monde pour l'aider à faire son chemin dans le monde.

Toutes les deux, première réaction pleurer pendant deux semaines centrées sur notre peine incapable d'en parler avec les autres. Puis, mais qu'est-ce qu'il va faire avec sa vie? Ensuite, on a accepté et maintenant, on se dit: il va faire ce qu'il veut et on va l'aider à y arriver. On a parlé pendant deux heures (une chance c'est tranquille au bureau!). Elle m'a fait le plus grand bien. Je crois que j'ai eu le même effet.

Son fils est maintenant bilingue. Une chance pour lui, l'anglais est plus facile pour les dyslexiques/dysorthographique que le français car il y a moins de règles bizarres et les mots sont plus faciles. Il reste que l'école n'est pas facile. Là-bas, il va en classe régulière le matin et dans une classe spéciale dans l'après-midi. Elle a essayer une école privée qui prenait seulement les petits génies et les dyslexiques mais l'expérience fut très décevante à tel point qu'elle l'a sorti rapidement. Elle a trouvé une école publique avec tous les services nécessaires mais elle du déménagé de l'autre côté de l'ile. La philosophie pour les aider semble la même, mais nous sommes pas encore aller dans les détails. Elle revient dans deux semaines, nous y reviendront.

Maintenant, j'ai un début de groupe de soutien. Quelqu'un autre que mon conjoint pour partager des sentiments et des peurs concernant mon fils. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point cela me manquait. À tous ceux qui passe en ce moment à travers ces difficultés, trouvez-vous un groupe de soutien ( peut-être même ceci: AQETA) ou quelqu'un qui vit la même chose, vous ne le savez pas, mais vous en avez besoin.

Et puis, j'ai une adresse où rester à Hawaï....

Comment savoir si son enfant a des problèmes sérieux?

Il y a une question qui me trotte dans la tête depuis 3 ans maintenant. Depuis le moment où on a commencé à essayer de trouver des réponses aux difficultés de Grand monstre poilu. Aurais-je dû savoir avant? Ne savais-je pas dans mon for intérieur de mère que mon ainé était en difficulté? Qu'aurais-je pu faire de différents?

Je me pose la question car je me questionne sur l'école en général, l'école en tant que système et aussi en tant que microscome qui est en charge de mes enfants pendant la journée. Avant de pointer du doigt, j'aime bien me regarder le nombril....

Dès la 1ere année, les difficultés étaient là. Il n'apprenait pas au même rythme que les autres. C'était plus qu'une petite difficulté. Il y avait d'autres signes comme sa notion du temps qui était déconnectée. Par exemple, il ne pouvait pas raconter une histoire dans le temps, dire cela m'est arrivé hier ou avant-hier. Il disait, un jour ou un moment donné, ce n'était jamais précis. Pour lui le temps était une notion bizarre.

Quand il lisait, il ne reconnaissait pas le mot. Il pouvait lire «comme» dans une phrase mais être incapable de le déchiffrer trois phrases plus loin. Combien de fois ais-je dit: «mais tu viens juste de le lire, tu ne le reconnais pas?».

Je ne peut pas dire que je ne me doutais de rien. Ce n'est pas vrai. Je savais que quelque chose clochait mais quoi...cela m'a pris trois ans pour le savoir.

À cette étape, l'école ne sonne pas l'alarme. Certains enfants ne débloque pas la lecture avant la fin de la 1ere, début 2e année et puis ensuite sont totalement autonome. Pas le mien. On a sonné l'alarme vers la fin de la 2e année. Rencontres multiples dans les bureaux avec la directrice et la professeur pour voir ce qu'on peut faire. Une dame à l'Association québécoise des troubles de l'apprentissage m'a dit que j'avais une bonne école car elle réagissait et m'incluait dans ses démarches. La plupart ne le font pas semble-t-il. C'est donc quelque chose que les parents peuvent et doivent exiger: des plans d'intervention. J'en ai un par année scolaire avec plusieurs suivis dans l'année incluant la directrice ou l'assistante directrice, l'orthopédagogue et le professeur. On sort de la réunion avec un document écrit où on établit des objectifs pour Simon avec des moyens pour y arriver.

Aurait-on dû agir avant? Pouvait-on le faire? Il fallait d'abord s'assurer qu'il y avait une difficulté permanente avant d'agir que ce n'était pas tout simplement une incompréhension passagère. Après tout, la lecture n'est pas généralisé dans l'histoire de l'humanité depuis si longtemps que cela. C'est quelque chose de difficile à faire et à apprendre.

Non, je pense que la maternelle et la 1ere année ne sont pas des moments de diagnostique idéal pour certains troubles de l'apprentissage. Il faut d'abord éliminer pour trouver le bobo et il y a trop de paramètres avant la 2e pour pouvoir le faire. C'est après que les excuses ne prévalent plus, que le système laisse tomber nos enfants. L'école/microscome et le parent sont perdus et doivent trouver leur chemin dans le dédale des services possibles et impossibles en raison du manque de personnel et d'argent.

C'est une réflexion que je continuerai au cours des prochains jours. Après tout, j'avais promis un récit de nos démarches pour aider les autres parents à trouver leur ressource...

Prendre la BONNE décision

Quand savez-vous que vous avez pris la bonne décision en tant que parents? On agonise des jours et des nuits surtout (insomniaques du monde je vous salue) sur certaines décisions. Et si on se trompe? D'un coup, je le traumatise?

Jamais facile être parent. Ma mère me dit qu'elle s'en fait encore pour moi qui va avoir 40 ans cette année! Oh My God!

La vie de famille est une dictature bienveillante et il faut vivre avec ses responsabilités. OK. On assume. Et puis, petit monstre poilu vous raconte sa journée, avec son petit débit rapide, ses mots à moitié avalé et sa tronche toute excité. Il vous dit « aujourd'hui à l'école il fallait dire ce qu'on voulait faire dans la vie. j'ai dit en premier un professeur, en deuxième un policier et en troisième... je m'en souviens plus».

Pour comprendre pourquoi j'ai eu les larmes aux yeux, il faut que je vous dise qu'il n,a pas eu de chance dans son cheminement scolaire. Il a eu une éducatrice en fin de carrière qui n'avait plus le goût de sa job et encore moins de s'occuper d'un petit avec un retard de langage. Il a mal réagi et il s'est mis à avoir des comportements régressifs. plus il était régressif, plus elle nous mettait de la pression pour que cela cesse. L'année qu'elle m'a fait vivre.....

Ensuite, à la maternelle, il a deux professeurs qui se partageaient un poste car toutes les deux prenaient leur retraite. Vive la continuité! Assez gentilles toutes les deux, mais elles héritent d'une classe avec beaucoup d'enfants à problème dont certains plus graves que Maxime. Pas de progrès significatif pour Maxime.

Nous agonisons pendant des semaines et nous décidons de le faire recommencer sa maternelle. On change d'école par la même occasion, donc pas d'humiliation de voir ses amis continuer alors que lui recommence. Et c'est là le moment magique. Il rencontre son nouveau prof: Chantal Grenier. Une prof allumée, gentille, patiente sans lui permettre tout en classe. Il retrouve sa joie de vivre, participe en classe, améliore son langage, communique avec les autres et se fait un meilleur ami qui n'est pas imaginaire. Fini le chateau dans l'espace et ses deux dinosaures qui le protègent. Il est maintenant présent dans sa journée et surtout heureux.

La meilleur preuve que nous avons pris la bonne décision: il veut être professeur comme Chantal qui est son modèle. À tel point que je peux plus contredire Chantal qui a maintenant la science divine sur tous les sujets ou presque. Cela fait des moments comiques et des conversations surréalistes.

Maman pas trop réveillée: Est-ce que tu veux du jus ce matin?

Petit monstre: non Chantal dit que c'est du poison. Moi je veux pas mourir.

Un peu plus tard dans la journée...

Petit monstre: je suis prêt pour mon dessert. Je veux de la crème glacée!

Maman saisissant l'opportunité: mais de la crème glacée, c'est sucré. Et du sucre, c'est du poison. Tu me l'as dit toi-même ce matin.

Petit monstre réfléchi trois secondes: Non, de la crème glacée c'est bon pour mon petit bedon.

intégrer ou pas

Grand monstre poilu a complètement changé en un an depuis qu'il est dans une classe spéciale avec des curriculums spécifiques à ses problèmes. J'ai mis beaucoup de ces changements sur le passage vers l'adolescence mais, si je suis honnête avec moi-même, il est fort possible que ces changements soient dus à la diminution de la pression sur ses épaules. I

Voici donc mon 5 cents sur le débat on intègre ou pas les enfants en difficultés d'apprentissage.

J'étais contre les classes spéciales. Viscéralement contre. La première fois qu'on m'en a parlé, j'ai réagi de façon épidermique. Pas question. No way José! Sa seule consolation sont ses amis à l'école. La neuropsychologue m'a gentillement fait la remarque: «est-ce que vivre des centaines de petits échecs chaque jour est plus grave ou moins grave que vivre un grand changement en changeant d'école.» Merde. Je savais que je projetais mes bibittes. J'ai déménagé aux trois ans toute ma vie avec tous les changements que cela impliquent: nouveaux amis à se faire, nouvelle école, adaptation, etc.. Cet argument n'a pas tenu longtemps.

Il restait le plus important: une éducation à rabais. Est-ce que la qualité de l'enseignement sera la même dans une classe spéciale? Apprendra-t-il la même chose que ses amis dans des classes régulières? Toujours pas rassuré sur ce point. C'est sûr que ces enfants ont un long chemin à parcourir pour rattraper les autres. Cela fait tellement longtemps qu'ils ne comprennent rien!

Au début de l'année scolaire 2007, il avait la lecture en aversion. J'avais beau donner des récompenses par petits livres lus, cela ne marchait plus. Aujourd'hui, il lit des livres à son frère avant de se coucher.

L'écriture était illisible. Les caractères étaient formés de façon irrégulière, dépassant les lignes. Aujourd'hui, ce n'est pas encore une grande victoire, mais c'est lisible. On espère qu'avec un nouvel ordinateur subventionné par le gouvernement et le logiciel Word Q, cet aversion à l'écriture s'amenuise un peu. L'ordinateur étant toujours plus le fun que le crayon...

En français, ses notes sont maintenant de 80 en lecture et de 70 en écriture.

En mathématique, il est dans le groupe fort de sa classe, mais c'est sa matière forte depuis le début (sauf pour les problèmes écrits qui demande de trouver la bonne formule mathématique...).

Le reste: ils apprennent les sciences, les arts dramatiques comme les autres.

Sera-t-il capable de continuer au secondaire? Oui, dans une classe spéciale. Je l'incris à Vanguard
Va-t-il dans une classe spéciale parce que son éducation a souffert du manque d'exigence, d'une version édulcoré des connaissances nécessaires au primaire? ou bien va-t-il dans une classe spéciale parce que son handicap l'empêche d'apprendre comme les autres? Que ces classes, faites sur mesure pour ses besoins, sont sa meilleure porte de sortie car autrement, il ne vivra que des échecs?

En quatrième année, dans un classe ordinaire, il était dépressif, peu communicatif. Ne levait jamais la main pour répondre. Passait la journée à attendre après le professeur pour une explication supplémentaire.

En cinquième année, dans une classe spéciale, il est bien dans sa peau, plus sûr de lui. Même les gens qui ne le voit pas souvent m'en font la remarque. Il lève la main pour répondre aux questions. Il a le soutien dont il a besoin pour faire ses travaux.

Même si je ne suis pas à l'aise avec les classes spéciales, elles sont LA solution pour Grand monstre poilu. Je crois que c'est une décision qui doit être faite dans le meilleur intérêt de l'enfant et non pas dans le meilleur intérêt des professeurs ou d'une commission scolaire. Je ne crois pas qu'il faille des critères rigides pour déterminer qui y va et qui reste en classe régulière car chaque cas est différent. Il faut se pencher sur chaque dossier, discuter avec des professionnels, avec les parents et avec le principal concerné. Il y a des cas où les bénéfices de rester en classe régulière sont plus importants que la classe spéciale. Et si ce concept dérange les professeurs et leur syndicat... Eh bien, endurez! C'est eux qui compte le plus.

Où va l'argent?

Grand monstre poilu avait une fête la semaine dernière chez une de ses copines de classe. Celle-ci est évidemment dyslexique aussi. Que pensez-vous que des parents avec des enfants en difficulté font en se rencontrant? On parle de nos enfants et du manque de service....

Sa copine avait définitivement un parcours pire encore que mon fils. Ses parents ont pourtant cogné à toutes les portes et demandé de l'aide partout. Ils étaient sur toutes les listes d'attente dont ils connaissaient l'existence, mais rien. Pas d'aide. Jusqu'à ce que la petite manque 56 jours d'école en 4e année. Oups! Là le système a réagit. On a contacté la DPJ. La DPJ a pris la petite sous son aile et a enfin trouvé le soutien dont elle avait besoin. On l'a mis en pédopsychiatrie pendant un certain temps pour sa dépression et pour le diagnostique. Enfin, ses parents savaient pourquoi elle avait des problèmes. Ils ont demandé: «allez-vous pouvoir la suivre et l'aider?» Non, leur a-ton répondu. On ne suit plus les enfants à partir de l'âge de 8 ans. L'âge de leur enfant.

Une chance que la CSDM a ouvert des classes pour eux. Elle est techniquement en 6e année mais ses parents vont demander une dérogation pour qu'elle recommence sa 6e car c'était la première année où elle avait de l'aide spécialisée pour l'école. Elle a besoin de faire du rattrapage avant de passer au secondaire. Encore là, la dérogation ne sera pas du gâteau mais ils ont les profs et la direction de leur bord.

La ministre Courchesne promet de l'aide dit-elle. Elle dit du même souffle que le gouvernement met 1,6 milliards pour des enfants handicapés ou en difficulté d'apprentissage. Je ne sais pas où va l'argent mais ce n'est pas ces enfants qui en bénéficie, je vous en passe un papier.

C'est quoi la différence entre sa copine et lui? L'argent. Nous avions des assurances et des salaires décents. Nous pouvions court-circuiter le système en allant au privé. PAS EUX. C'est cela le système à deux vitesses. Et je trouve cela révoltant.

Ah que la neige a neigé

C'est la fête à mon Grand monstre poilu demain.Je le regarde et je n'arrive pas à me visualiser comment j'ai mis au monde un enfant aussi grand pour ses 11 ans. Je n'arrive pas d'ailleurs à me mettre en tête que je suis mère d'un pré-ado! Je ne l'ai pas vu venir celle-là....les cheveux blancs qui ont commencé à apparaître aurait pourtant dû être un signe.

Le magazine Affaires Plus, auquel je contribue quelques fois, fait une grande réfonte de son magazine en essayant de faire participer le public à travers un blog que l'on peut voir à cette adresse: http://affairesplus.ning.com/. Ils ont une section Ma vie qu'ils remettent en question. Qu'est-ce que vous mettriez vous dans une section «ma vie»? Qu'est qui me préoccupe moi dans ma vie?

La conciliation famille-travail. C'est un concept galvaudé, mis à toutes les sauces et mal servi par quelques chroniqueurs que je ne nommerai pas dans certains magazines ou journaux. C'est quelque chose qui se vit au quotidien. C'est les milliers d'appel que l'on fait pendant les heures de bureau pour trouver des services à ses enfants que ce soit un rendez-vous chez le médecins ou un professionnel prêt à ouvrir un dossier. C'est le regard de son patron qui compatit mais qui aimerait bien que l'on fasse autre chose de temps à autres. C'est le stress que l'on accumule qui finit par débouler dans toutes les autres parties de votre vie. C'est les journées comme aujourd'hui, où l'on doit aller porter les enfants à l'école si on n'a pas de service d'autobus (très fréquent à Montréal), trouvez un stationnement parmi les congères, les accompagner à la porte par sécurité car la neige dépasse leur tête, revenir en courant vers la voiture car on n'est pas bien stationné, repartir vers le bureau, trouver un stationnement et commencer sa journée complètement vannée avant même de s'assoir devant l'ordinateur. Est-ce que cela se transmet dans un reportage?

Dans les pires années de ma conciliation, qui viennent à peine de se terminer (croisons les doigts pour le moment) j'ai eu la chance d'avoir des patrons compréhensifs, mais cela m'a quand même couté un poste intéressant. Je ne pouvais pas donner autant que la personne voulait. J'ai dû changé de tâche. Cela restait intéressant, mais moins prestigieux et avec moins de reconnaissance. Il fallait que j'enlève de la pression et je ne pouvais pas en enlever à la maison. C'est ma carrière qui a écopé.

Je ne suis pas amère, je constate que la conciliation travail famille n'est jamais facile. Qu'il faut être patient. Qu'une opportunité manquée peut revenir quelques temps plus tard d'une autre façon. J'ai attendu longtemps pour avoir un poste intéressant, bien payé et syndiqué. J'ai longtemps été à la pige. Cette sécurité m'a permis de tenir le coup pendant la pire tempête familiale que nous avons vécu jusqu'à maintenant. La tempête m'a amené à quelque part que je ne soupçonnais pas. Je crois qu'elle a fait de moi une meilleure mère. Grand monstre poilu en profite, c'est sûr mais je crois que son petit frère en profite encore plus. Il a une mère qui panique moins.

J'entame maintenant ma quarantième année. Je suis mère d'un pré-ado. Je teste encore jusqu'au où l'élastique de la patience de mes patrons peut se tendre, mais je n'ai plus l'anxiété du début. Je me rend compte que cette anxiété était ma pire ennemie. Je fais la même chose qu'avant, je jongle encore avec les rendez-vous mais j'ai enlevé quelques obligations. J'ai surtout réussi à vaincre mon anxiété. Du coup je respire mieux. Je travaille mieux et j'aime mieux. Est-ce que cela se transmet dans un topo? Est-ce que quelqu'un serait vraiment intéressé à lire cela? Pourtant c'est à cela que ressemble «Ma vie» de professionnelle, c'est à cela que ressemble la vie de bien des femmes avec des enfants. Est-ce que cela intéresse les hommes aussi ?

C'est tout un exercice

Je n'avais pas compris qu'un blog était un exercice, comme faire du vélo stationnaire ou du tapis roulant. Si on attend trop entre les séances, on a de la difficulté à rembarquer sur l'engin. Croyez-moi, je suis experte dans le je-me-mets-en-forme-pour-mieux-abandonner-quelques semaines-plus-tard. Une sorte de paresse nous prend et nous voilà entrain de nous dire..«Zut alors, je le ferai demain» et demain ne vient jamais. Je fais mon mea culpa et me remet en selle.

Des petits pas pour commencer, disent les experts. Alors voici mon petit pas d'aujourd'hui.

Petit monstre poilu n'a plus besoin des services de son orthopédagogue pour le moment. Il est parfaitement capable de suivre le rythme de sa classe, me dit-elle, alors elle le laisse tranquille pour s'occuper d'autres enfants qui ont plus de besoins. Son dossier reste ouvert et le professeur de 1ere année de l'an prochain sera au courant. Au premier signe de détresse, on reprendra du service. Ce pourrait-il que j'en réchappe un? Il reste l'orthophoniste qui s'occupera de son retard de langage en espérant que cela ne dépassera pas trop la limite de remboursement de nos assurances car à 90$ la séance...

On ne lui a pas dit pour le moment. Il est tout à sa fête de Saint-Valentin qui a pris une GROSSE place dans sa vie. Il veut faire des cartes à tous ses amis, incluant Cynthia qui a définitivement un oeil sur mon rejeton. Pas de chance ma jolie, il a un complexe d'oedipe assez prononcé sur sa maman qui dure depuis une bonne année. Reviens dans un an environ, il s'améliore de mois en mois. Il a même arrêté de chialer à chaque fois qu'on lui disait que Papa était l'amoureux de Maman. Maintenant, il accepte de partager avec son père ce qui est un gros progrès...