La liberté

Quand on est un parent d'un enfant handicapé, peu importe l'handicap, on a deux choix. On essaie de le couver le mieux possible pour qu'il subisse le moins de préjudice possible ou on essaie de lui enseigner des façons de se battre contre les préjudices pour qu'il soit le plus libre possible dans ses choix. J'ai choisi la deuxième option. Je ne lance pas la pierre à ceux et celles qui choisissent la première. Je considère cependant que ces enfants vont subir des humiliations, des quolibets et des préjudices même si on est à côté d'eux à tous les jours. Vaut mieux les aider à développer une carapace rapidement.

Une des façons de les aider à surmonter leur handicap est de les rendre le plus indépendant possible. Il reste une question à se poser: ils sont prêt à faire quoi à quel âge?

Un jour, malade comme un chien et le cerveau à zéro, je tombe sur le show Dr Phil, un espèce de thérapiste, ex joueur de football qui donne ses conseils comme un coach de football d'ailleurs. Il avait comme sujet les mères hélicoptères. Ce sont des mères qui couvent leur progéniture comme l'hélicoptère de TVA fait d'une scène d'un fait divers. En contrebalancier, il avait invité une mère et columniste new yorkaise, Lenore Skenazy, qui avait défrayé les manchettes car elle avait laissé son fils de 9 ans prendre le métro de New York seul. De l'autre côté, il y avait une mère qui ne laissait pas ses fils à moins de 3 mètres d'elle en tout temps!!

Je me suis dit qu'il y avait un équilibre entre les deux. Suis-je prête à laisser mon fils de 11 ans prendre le métro seul à Montréal? Non. Est-ce que lui se sent prêt? Hésitation. Si je lui montre comment faire pendant une semaine, il pourrait le faire. C'est moi qui ne suis pas prête. C'est moi son obstacle. Et Papa aussi, quand je lui en ai parlé. À vrai dire, je voulais aborder avec lui l'attente de l'autobus le matin. Pour le moment, on l'accompagne à chaque matin. C'est à un coin de rue avec un brigadier pour traverser, sommes-nous obligés de le faire? SI il est capable de rentrer seul avec sa clé, on peut le laisser partir seul pour attendre l'autobus. Papa s'est senti des relents d'hélicoptères en lui. Ce n'est pas qu'il n,a pas confiance en fiston, il n'a pas confiance dans le service d'autobus, m'a-t-il dit. Ultimement, il n'a pas confiance en son fils de se débrouiller si l'autobus n'est pas là...?

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