Les examens d'entrée pour le secondaire

C'est la folie furieuse au bureau et l'un des sujets de conversation préférés de mes collègues: les examens d'entrée des écoles privées. Ils stressent, trouvent le processus éreintant et difficile pour les enfants. Mais ce sont eux qui poussent leurs enfants à aller au privé.

C'est vrai que visuellement, les écoles publiques peuvent difficilement combattre à armes égales. On en parle pas du même budget, ni du même empressement à impressionner les parents. Une collègue me parlait de ses visites récemment. à l'école privée, il y avait une brigade d'étudiants qui attendaient les parents. Ces deniers étaient séparés par groupe et l'élève prenait la peine de faire visiter toutes les classes, le gymnase, la cafétéria etc... Ensuite, une présentation multimédia était faite aux parents. Ces derniers étaient prêts à sortir leur chèques immédiatement, mais il reste toujours la formalité des examens!

La visite dans une école publique, bien cotée, était autre. Les parents n'étaient pas attendus par des brigades d'enfants bien élevés. On passait dans une classe avec un semblant de présentation où un élève faisait du «break dance» était projeté sur le mur. Les chaises étaient brisées. Au gymnase, l'équipe football assis derrière une table avait une attitude définitivement adolescente qui n'engageait pas du tout la conversation. Dans une classe, un prof sans dentier dans le bas donnait faisaient des expériences de chimie pour des étudiants venus visiter. Bref, pas une belle image.

Laquelle pensez-vous qu'elle voudrait pour sa fille? Comment trouve-t-on l'âme d'une école autrement qu'en fréquentant cette école? Comment ne pas se fier uniquement sur l'image projetée? Les chaises brisées sont une chose. La façon dont l'école traite ses élèves en cas de difficultés, le respect qu'on leur porte, la passion des professeurs pour leur métier, c'est encore plus important.

Moi, j'ai refusé l'école privée à l'époque. Je préférais la polyvalente avec tout ses défauts, incluant les revendeurs de drogue. Je m'en suis sortie très bien. La polyvalente Chavigny avait également une âme en arts dramatiques. J'ai fait deux ou trois comédies musicales. J'ai même chanté une chanson dans l'une d'elle. D'excellents souvenirs...

Alors moi, qu'est-ce que je veux pour mon garçon? Aucune école privée ne voudra de lui avec son handicap. Vais-je avoir le choix pour lui? Il se peut que non, il se peut que je sois obligée de prendre la classe spéciale qu'on va lui donner dans une école secondaire X.

C'est donc avec un drôle de sentiments que j'entends ces conversations. Il y a un peu de jalousie, je ne m'en cache pas. En même temps... Avec Grand monstre poilu, j'ai appris à voir la performance autrement. Mon fils en tant qu'humain, son estime de lui, sa curiosité envers la vie sont plus importantes maintenant que la réussite scolaire. J'ai appris à ne plus projeter sur lui mon ambition maternelle. Veut, veut pas, il y a une image de soi que l'on projette aux autres quand nos enfants vont dans une école privée difficile à entrer.

Ce que je veux c'est que l'école lui offre des choix et la possibilité de les atteindre. Le reste c'est lui qui le fera...

1 commentaires:

Anonyme (visit their site)

Nous n'en sommes pas encore là, et pourtant la question se pose. Nous avions essayé l'examen pour l'école internationale, et merveille ne s'est pas classée. Un score honorable, toutefois: 100e sur 811 enfants, alors qu'ils en acceptent 80. Ceci étant, je me dis que la vie est bien faite: elle va à l'école publique du coin, et celle-ci est vraiment géniale. Qui sait si j'aurais apprécié autant l'autre?
Je suis un produit de l'école privée, et le seul avantage que j'y voyais, c'est que la dimension @gars-qui-dérange-tes-hormones@ n'y était pas. Ce qui ne nous empêchait pas de nous exciter sur les boyzzz du séminaire à côté! Je crois qu'avec mon tempérement, j'aurais été une drop-out du système public. Mais difficile de juger après coup.
Tu as parfaitement raison: nos enfants ne sont pas le produit de l'institution qu'ils fréquentent. Ils sont d'abord et avant tout des êtres avec leur personnalité propre, leurs limites et leurs capacités, surtout celle d'aimer. Nous n'avons qu'à suivre...